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des bouts de Marionette
23 février 2007

Le préparationnaire, suite (et fin ?)

Ce garçon est malade. Très malade. Il l'était déjà quand on a passé ces quelques jours à vadrouiller dans le Sud Ouest avec ma cousine Odile et une amie, mais il ne le savait pas encore.
Il pensait à une mauvaise sinusite.
Il a un cancer.
Odile, qui l'avait connu sinon heureux, au moins sympa et farceur, souffrait de ce silence qui ne lui ressemblait pas et dans lequel il était enfermé. Elle ne retrouvait pas son super pote Pim's qu'elle avait quitté après le bac. Un soir, elle lui avait demandé des détails quant à ses problèmes de sinusite. Il avait expliqué le pourquoi du comment. Et, à la fin de son récit, elle avait balancé "Aaaaaaah ENFIN ! Finalement tu parles ! Tu devrais être malade plus souvent ! T'as pas une autre maladie qui traîne par hasard ?"
Je ne sais plus comment il avait réagi, sur le moment. Mais je me souviens qu'au cours de cette même soirée, il s'était opposé à nous trois dans une discussion sur les risques de maladies graves liées à une mauvaise hygiène de vie. On lui avait reproché de nous avoir sermonné sur le tabagisme, etc.

Mais quand elle l'a vu, il y a quelques semaines, il a enlevé son bonnet de son crâne dégarni et l'a montré du doigt en disant "ça y est ? Tu es contente ? Si tu veux on en parle, du fait que j'ai 21 ans et que je vais mourir, y'a pas de problème. Tu vois ça ? Plus un cheveu. Imagine à l'intérieur ! Ca te fait mal hein ? Pas autant qu'à moi. Tu te foutais bien de ma gueule, de moi et de mes discours moralistes. Alors ? Tu penses que tu vas continuer de fumer, après m'avoir vu comme ça ? Qu'est-ce que t'en penses ? (...)"
Il lui a tout rebalancé en pleine gueule. C'était légitime.

Et Odile voyait un de ses meilleurs amis lancé à vitesse vertigineuse sur la pente qui mène aux ténèbres. Cet ami qui lui recrachait toutes les méchancetés qu'elle lui avait balancé par douleur, et qu'il avait encaissé sans rien dire...

Ce garçon, qui, en terminale, faisait fi des barrières du lycée et passait plus de temps dehors que dedans, ce garçon qui avait toujours en poche le passe-partout du bahut, obtenu on ne sait comment ~ une prouesse légendaire, inutile de le préciser... ~, était devenu vieux en deux ans. Peut-être avait-il une connaissance inconsciente du mal qui commençait déjà à le ronger ?

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Commentaires
M
Welcome, Fauvette! ...
F
Première visite depuis chez Rose...<br /> Terrible cette histoire, quelle force.
M
: )
A
(((Marionette)))
M
@ DJAC : : )<br /> <br /> @ COUMARINE : Malheureusement, ce texte est tout à fait véridique.
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