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des bouts de Marionette
10 février 2007

I miss you

A 22h15 j'étais à côté d'un homme qui somnolait dans le métro. Je ne m'étais pas tellement demandée pourquoi il ne s'était pas décalé à mon arrivée pour me laisser plus de place. Les mains posées sur un sac peint par un enfant, je le trouvais touchant. Sa tête ballottantes appelait une épaule...

A un arrêt, il s'est levé avec beaucoup de peine, à tel point que j'ai cru qu'il était handicapé ou très mal en point.
Puis il s'est effondré sur le sol.
Il avait trop bu.

Il est arrivé à sortir, aidé par un autre homme. J'étais sciée, je ne sais pas pourquoi... comme en état de choc... et je me suis souvenue de l'état dans lequel je m'étais rendue à mon cours d'impro il y a maintenant un peu plus d'un an.
Je venais de visiter Anne-Sophie, alors en aplasie à Necker.

Je ne sais pas pourquoi, certainement par bonne conscience, j'avais voulu aller quand même à la fin du cours, traversant tout Paris pour cela. Sans doute parce que j'avais un besoin impérieux de parler. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour arriver jusqu'à Crimée.
Mais une fois devant la prof que je connaissais mal, je n'ai pu que balbutier deux ou trois mots incompréhensibles avant de fondre en larmes. Elle avait l'air étonnée, et a constaté avec gravité que j'avais l'air "en état de choc", et que je devrais m'asseoir en attendant la fin de la pause... j'ai croisé quelqu'un que je connaissais un peu mieux que les autres, "Adrien sans H", à qui j'ai essayé de dire, de cracher, de pleurer ce qui me faisait si mal. Mais il n'entendait pas, il ne comprenait pas. Et ça me faisait encore plus mal, j'avais besoin de pleurer encore et encore, pendant des heures et des heures, mais il n'a pas compris. Et je n'avais personne pour aller pleurer dans ses bras. Il me semble que ce sont des larmes qui attendent encore de pouvoir sortir.

~ Quand, en début d'année, on a fait un exercice de "grommelot" (monter sur scène un par un et dire quelque chose à la classe dans un langage imaginaire), j'ai essayé de dire cela, les gens ont ri. ~

Alors, dans ces moments-là, au milieu du trou noir qui envahit notre tête, une musique traverse l'esprit. Alors on s'y accroche le plus fort possible. Alors on la chantonne, ou on la gueule. Alors on essaye de se souvenir de toutes les paroles. Parce que les paroles tracent un chemin aux larmes.


J'aime encore plus la pluie, maintenant. J'en ai même besoin.

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Commentaires
M
@ MARIE : chanson de Darrieu (très peu connu), merci de ton passage, bienvenue par ici !
M
Touchante histoire et jolie chanson (de ? J'avoue ma lacune...). Merci.
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