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des bouts de Marionette
3 février 2007

La haine en famille

"Je n'aime plus mon père. C'est sans doute terrible à dire, mais son sort m'indiffère."
Voilà ce qu'elle a dit devant mes deux petites soeurs de 13 et 14 ans, devant ma soeur aînée et devant moi.
Elle a osé.

Que tu aies 13, 14, 18 ou 20 ans, c'est pareil : écoute comment on n'aime plus un père. Ecoute ce que tu pourras vivre plus tard si tu t'accroches trop à cette famille nauséabonde qui est la tienne. Un panier de crabes, je te dis ! Oh n'y mets pas les mains, ne cherche pas à aider qui que ce soit, tu vas voir comment tu en sortiras ! Moi je te le dis : méfie-toi, choisis de bons amis. Parce que le jour où ça pètera, tu auras des gens autour de toi pour soigner tout le mal que ta famille t'aura fait.
Allez, une grande tape dans le dos et vas-y Francky ! C'est parti pour la vie !

J'étais tellement choquée et blessée de ce qu'elle venait de me dire à moi, à mes soeurs, à trois jeunes filles qui osent croire encore en l'amour fraternel, que même mes larmes ne sortaient pas.

Perdican dit à Camille, dans la dernière scène d'On ne badine pas avec l'amour (Musset), à propos des religieuses qui parlent de leurs blessures à cette dernière, la dissuadant ainsi (indirectement bien sur mais le résultat est le même) de vivre ses propres expériences "Savent-elles que c'est un crime qu'elles font d'aller murmurer des paroles de femme à une vierge ?"

Mais que dire ? Et que faire ?

Une famille qui se détache petit à petit, une tante qui s'accroche à son fils pour ne pas se tuer, une autre qui n'a pas vécu sa vie alors qu'elle avait tout en main, un oncle qui mène son bout de chemin de son côté, un père qui est malheureux et un grand-père qui se laisse mourir, tout doucement, chaque jour un peu plus, parce qu'après avoir perdu une fille puis sa femme, il se déchire avec une autre...


Après, comment aller réparer ça ?
Me pointer devant mes petites soeurs en leur disant que c'est pas vrai, que ces gens-là ne souffrent pas, que leurs blessures ne sont pas irrémédiables, qu'on peut vivre sans être malheureux, même si certains n'y arrivent pas ?
Laquelle voudra bien croire tout ça, après avoir vu ces plaies béantes défiler en cortège sous ses yeux innocents ébahis ?

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Commentaires
M
C'est pas possible sur canalblog - du moins pour mon "niveau" - d'avoir ça. Disons que je me suis pris la tête un petit moment avec le code HTML avant de renoncer. Du coup, faut copier/coller l'adresse qui est en libre accès. J'ai pas réussi à faire mieux...
A
C'est toi qui vois - perso j'apprécie de donner la possibilité aux gens de me joindre "en privé" en cas de besoin, mais sans donner directement mon adresse mail...
M
C'est noté. Je pense qu'on peut, mais je n'ai pas du mettre l'option en affichage, je vais le faire.
A
Si tu veux que je t'explique un peu plus ce que je voulais dire, tu peux m'érire (formulaire de contact sur mon blog, je n'ai pas trouvé le tien, il n'y en pas pas sur canalblog ? ).<br /> Mais tu as tout à fait rason de dire que la forme est aussi importante que le fond pour ce genre de choses. :-)
M
Certainement, et je le comprends bien, mais tout de même, il y a une différence entre expliquer gentiment et balancer des trucs comme ça à des fillettes! Sur ce coup-là je suis vraiment en colère contre ma tante.<br /> Ca fait bizarre de t'entendre dire qu'on est "pas forcés d'aimer ses frères et soeurs"... si c'est le cas pour toi, j'en suis désolée, parce que ce n'est pas une situation des plus simples à gérer et je pèse mes mots! En tous cas c'est la première fois que j'entends ça... je vais en parler à mon psy! lol
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