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des bouts de Marionette
27 février 2007

Mon piano chéri en voie d'éclatement

70 tonnes de pression dans mon piano chéri. Avec la tension des cordes uniquement. Ca en jette hein ?
Tout ça tenu par un seul et même cadre en fonte. Evidemment, comme ce modèle date des années 20, le moule n'existe plus. Et puis on ne peut pas faire réparer, de toutes façons. Changer de cadre ? Ca coûte aussi cher qu'un nouveau piano.
Quant au piano en question, c'est un "crapaud" très beau, dans un bois magnifique, un vieux modèle, et j'y suis - évidemment - très attachée.
Il se trouve que ce cadre en fonte ~ inutile de préciser qu'il est splendide ~ est fendu. Ce qui fait qu'on ne peut pas le mettre à la note ; il est un peu en dessous.
L'accordeur, à chaque fois qu'il vient, nous répète que "comme le cadre est fendu, [il] ose pas mettre le là à 442"...

Mon père a rencontré, un peu par hasard d'ailleurs, le directeur de Pleyel (la marque de pianos, pour ceux qui ne connaissent pas). Il en a profité pour lui demander ce qu'il allait se passer, vu que le cadre était fendu. Il a répondu "c'est très simple. Tout d'un coup, vous allez croire que c'est la fin du monde, que votre baraque vous tombe sur la tête, il va exploser en faisant un bruit incroyable, vous aurez jamais entendu ça de votre vie, sans doute. Et aussi, il risque de tout casser. Il vaut mieux pas être dans la pièce au moment où ça arrivera"

Quand je suis rentrée à Bordeaux, mon père m'a dit ça. J'en pleurais presque.

Ce piano on l'a depuis presque 15 ans, et depuis 15 ans, je pianote dessus dès que j'ai 2 minutes, je m'entraîne, je fais bosser ma petite soeur, je l'ouvre pour me faire plaisir, il a un tel son... Il s'est tapé des étiquettes de toutes les couleurs sur ses belles touches d'ivoire (source d'une engueulade mémorable), une nappe pour protéger et il devient bar pour les soirées... Trônant au milieu de la pièce gigantesque qui fait salon et salle à manger, il sépare les deux espaces. C'est la première chose qu'on voit quand on arrive. Il est là, majestueux, à attendre qu'on s'extasie sur sa beauté. Et n'est jamais déçu.


Une chose me rassure, il y a très peu de chances pour que je sois là quand il pètera. Je ne sais même pas si on va attendre qu'il pète. J'ai peur de revenir et de ne plus le voir. Ou de voir, au lieu de mon ptit piano chéri, un grand vide. Ou un piano d'étude neuf et brillant. Du pareil au même, ou presque...

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Commentaires
M
@ MIRABELLE : merci... je vais essayer de voir ce que c'est que cette chanson, ça m'intrigue !<br /> <br /> @ DJAC : pffff tu sais que t'es exaspérant ?<br /> <br /> @ CRISTOPHE : ah oui, quand même... lol<br /> <br /> @ SEVI : tu peux compter sur moi !<br /> <br /> @ MATHIEU : Je croyais effectivement naïvement qu'il ne se casserait jamais. Mon violon est bien plus vieux et résiste encore et toujours à mes couacs!
M
:( C'est vrai qu'il y a des objets auxquels on s'attache et desquels on n'imagine pas devoir se séparer un jour...
S
Bah, avec les pianos, c'est pas être matérialiste, c'est vivant un piano! <br /> <br /> pauvre pauvre pauvre piano... embrasse le de ma part la prochaine fois j'espère que tu le verras
C
J'étais malheureux quand j'ai cassé ma tasse de thé alors j'imagine, voir son piano mourir...
D
Et avec du scotch ?<br /> <br /> <br /> (patapé !)
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