Je suis fidèle en amitié. Très fidèle.
J'aime beaucoup Odile. C'est une nana adorable, belle, intelligente, sympa, bref c'est un chou. Un de ses défauts est la mythodécouvertomanie automatique ~ oui oui, ne faites pas cette tête, ça existe ~ dès qu'il s'agit de faire à un personnage lambda le portrait de quelqu'un qu'elle aime bien. Aussi, comme on s'aime beaucoup mutuellement, vous comprendrez aisément qu'il m'est absolument impossible de savoir ce qu'elle dit de moi aux gens avant que je les rencontre.
Odile a eu la chance de rencontrer cet été l'élu de son coeur ~ pourvu que ça dure! ~. De chacun(e) sait combien il est usant de passer son temps avec une de ces allumées angoissées, plus connues sous le nom de "amoureuses" ou plutôt, "raides dingues". Bref.
J'ai réussi à faire bonne figure pendant plus de 10 jours passés chez elle, à lui répéter avec le même sourire ravi ("Oh chouette, oui! Parlons encore de C!") que oui, vous allez très bien ensemble, à supporter son sourire débile, tout le temps fourré avec ses yeux dans le vague charmant, ses sautes d'humeur... et C comme centre de presque toutes les conversations. Nous sommes rentrées à Paris ensemble, et il me tardait de rencontrer ce fameux C, histoire de baffer le visage qui me lourde déjà tellement avant même de l'avoir vu constater de l'intelligence, la beauté, l'éclat et le charme de cet Apollon. ~ Dites donc, qu'est-ce que je fais comme ratures! ~.
Ayant dormi hier soir chez elle, il a fallu toute la soirée pour décider de ce que les deux tourtereaux feraient le lendemain et de ce qu'ils mangeraient le midi. Soit, je comprends qu'il faille que ce soit parfait. Ok. Mais quand j'entends ma trèèès chère Odile me dire, alors que Morphée m'emmène dans d'autres sphères, sur le ton de la discussion :
- "Ah au fait pour demain, est-ce que tu pourrais t'habiller, eeeuh... hum en fait voilà, je lui ai un peu parlé de toi, et
- ODILE ! QU'EST-CE QUE TU AS ENCORE RACONTE SUR MOI COMME CONNERIES ??? ~ vous remarquerez la fluidité de la phrase : c'est à force de passer mes lèvres.~
- Ben, en gros, que tu faisais du théâtre et que hum euh t'avais un look original très assumé... enfin
- QUOI ? Attends attends déconne pas ça veut dire quoi ça ?
- Bah demain, si tu pouvais mettre une tenue un peu ouf, genre tes chaussettes à orteils bariolées, une écharpe dans les cheveux, enfin je sais pas...
- Ouais, et des tongues aussi, et un gros nez rouge, non? Pour aller à Bastille ça serait super classe, tu crois pas?
- Nan mais tes chaussures bizarres marron ça serait parfait... et puis pour le reste j'te fais confiance, tu trouveras
- T'as raison ouais
[PAUSE II] Bilan : Odile a dit à son mec que j'étais un clown, elle trouve mes chaussures marron moches, et puis elle s'est sûrement pas arrêtée là, à ces tout petits mythos de rien du tout, faut creuser encore. [PLAY I>]
- Boooon... tu veux pas aussi que je prépare un ou deux sketches, aussi, non? Parce que si tu veux, j'ai qu'à pas dormir de la nuit pour faire rire mÔsieur et passer trois heures à m'attifer pour un mec que je connais pas, et que je croiserai deux fois 3 minutes à l'entrée et à la sortie de Bastille, hein! Ok. Sérieux tu lui as dit quoi encore? Nan mais vaut mieux que je sache quoi, on sait jamais... Parce que moi je veux bien assumer tout ce que tu veux, mais que je sois au courant quoi.
- Oh pas grand chose, je sais plus trop... je lui ai peut-être dit que tu connaissais Depardieu parce que vous aviez joué ensemble, des trucs du genre... ~ j'espère que vous notez que l'amitié avec Odile, c'est de la haute voltige. Et ses mythos relèvent du prodige. ~
Après un réveil à peine mouvementé ~ j'ai réussi à grand peine à lui faire mettre le réveil à 10h plutôt que 9h30 (pour un RDV à 12h30) alors imaginez l'état de fébrilité de la demoiselle, le damoiseau venant dans ce même appart deux heures 30 plus tard! ~, on s'est mises à tout ranger, tout nettoyer. Tu parles, un appart de trois nanas, ya des tubes de crème vides jusque sous les toilettes. Les copies aux bonnes notes en évidence, un bon CD dans le lecteur... Je peux vous dire que ça reluisait. On a même fait les vitres ~ les deux principales, faut pas déconner non plus ~, une première depuis son emménagement, il y a maintenant deux ans. Ensuite, tout une discussion sur le "tu crois qu'arriver les cheveux mouillés ça fait trop à l'arrache? Parce que quand même j'préfère me laver après le ménage... et j'me maquille? Parce que s'il me jette dans une fontaine comme la dernière fois ça va couler, il va le voir et je suis sure qu'il aime pas le maquillage, mais ce serait mieux, patati patata tu crois pas? et gnagnagna..." Il faut préciser qu'on a passé 10 bonnes minutes au dessus de son lit à déblatérer sur le fait/défait négligé/soigné genre je cache la misère mais c'est pas non plus crado, etc... En partant de l'appart, mon sac à la main, j'ouvre le mini-four l'air de rien, j'appelle Odile, et là c'est l'éclat de rire. On avait, fruit d'une centaine d'heures sur le sujet, convenu qu'Odile étant la reine des quiches, qu'elle en ferait une à C. Mais là, c'était sur, il fallait prendre en considération le fait qu'il était inimaginable qu'il puisse ne serait-ce que poser ses yeux sur l'antre dégueu dans laquelle leur substantifique repas allait crâmer cuire.
Enfin, moi rentrant à la maison, elle allant chercher C au métro, voilà t'y pas qu'elle menace de s'évanouir, comme quoi il fait trop chaud (sans blagues!), qu'elle a peur... mais quelle chochotte celle-là!!! Mais en rentrant à la maison j'ai été comme une conne devant la glace: Merde. Attends ça c'est in-assumable, ça c'est trop classe, ça ça va pas, ça c'est pas mal mais non, etc...
GRRRRRRrrrrr...
Je suis et resterai fidèle en amitié
Je suis et resterai fidèle en amitié
Je suis et resterai fidèle en amitié
Je suis et resterai fidèle en amitié
Je suis...